Infection à virus West Nile – Espace professionnels de santé

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Un moustique sur la peau d'une personne
Crédit : Fotolia

En 2023, des cas humains autochtones d’infection à virus West Nile (ou virus du Nil occidental) ont été identifiés pour la première fois en Nouvelle-Aquitaine.
Un dispositif de surveillance pluridisciplinaire (humaine, équine, aviaire et entomologique), dont vous êtes un acteur essentiel, est mis en œuvre chaque année pendant la période d’activité du moustique vecteur (du 1er mai au 30 novembre).

Le dispositif de surveillance pluridisciplinaire (humaine, équine, aviaire et entomologique), mis en œuvre chaque année, vise à repérer précocement la circulation du virus afin de mettre en place des mesures de prévention et de protection des personnes.

Modes de transmission

L’infection à virus West Nile (VWN) est une pathologie transmise par les moustiques du genre Culex, qui sont endémiques dans l’Hexagone. Ces moustiques piquent essentiellement en soirée et la nuit.

Les moustiques se contaminent en se nourrissant sur des oiseaux infectés par le VWN (Figure 1). Les moustiques ainsi infectés peuvent alors transmettre le virus à des humains ou des chevaux qui sont des hôtes accidentels. L’Homme et le cheval sont des « impasses épidémiologiques » pour ce virus : un moustique ne peut pas se contaminer en piquant un Homme ou un cheval infecté. Par ailleurs, il n’y a pas de transmission interhumaine directe.

Une transmission interhumaine par transfusion sanguine, transplantation d’organes, de tissus ou de cellules est néanmoins possible. Afin de réduire le risque de transmission du VWN par les produits du corps humain, des mesures de sécurisation des dons sont mises en œuvre lors de la détection de cas humains autochtones.

Figure 1. Cycle de transmission du virus West Nile

Circulation du virus en Nouvelle-Aquitaine

En 2022, des cas équins autochtones d’infection à VWN ont été identifiés pour la première fois en Gironde. Dans l’Hexagone, il s’agissait de la première détection de ce virus en dehors du pourtour méditerranéen.

En 2023, des cas humains autochtones ont été identifiés pour la première fois dans trois départements de la région (la Gironde, la Charente-Maritime et la Charente). Des cas équins ont été rapportés dans les mêmes départements, ainsi que des cas aviaires en Charente-Maritime. La circulation du VWN a donc été particulièrement active en Nouvelle-Aquitaine en 2023.

Signalement d’un cas

L’infection à virus West Nile est une maladie à déclaration obligatoire et tout résultat positif doit être signalé à l’ARS (toute l’année) via un formulaire CERFA spécifique.

Plateforme régionale de veille et d'urgences sanitaires de la Nouvelle-aquitaine - Point focal 24h/24, voir la description détaillée ci-après.

Plateforme régionale de veille et d'urgences sanitaires de la Nouvelle-aquitaine - Point focal 24h/24
pour signaler et alerter
Service gratuit + prix de l'appel, n° de téléphone 0 809 400 004
Courriel : ars33-alerte@ars.sante.fr
Fax : 05 67 76 70 12

Signes cliniques chez l’Homme

La majorité des personnes (environ 80 %) infectées par le virus West Nile sont asymptomatiques ou peu symptomatiques mais 20 % des cas présentent un syndrome pseudo-grippal (fièvre, douleurs articulaires et musculaires, asthénie, maux de tête) parfois accompagné d’une éruption cutanée.

Des complications neurologiques graves surviennent dans moins de 1 % des cas, notamment chez les personnes immunodéprimées ou âgées, et peuvent conduire au décès. Le diagnostic d’infection à VWN doit donc être évoqué devant tout patient présentant des manifestations neurologiques de type encéphalite, méningite, polyradiculonévrite ou paralysie flasque aiguë associées à une fièvre (T° = 38,5°C) et un liquide cérébro-spinal (LCS) clair, dès lors que les étiologies les plus courantes ont été éliminées.

Modalités diagnostiques

Si vous suspectez une infection à VWN, prescrivez les analyses biologiques (RT-PCR et/ou sérologie) en fonction de la date de début des signes du patient.

En ville, si le délai entre la date de début des signes et la consultation le permet (< 7 jours), privilégiez la prescription d’une RT-PCR et incitez votre patient à réaliser le prélèvement dans les suites immédiates de la consultation.

A l’hôpital, les prélèvements biologiques adaptés (LCS, sang total sur EDTA et urines pour RT-PCR ; LCS et sérum pour la recherche d’IgM spécifiques) peuvent, si ces analyses ne sont pas disponibles localement, être adressés par votre laboratoire au CNR des arbovirus à Marseille (Tél : 04 13 73 21 81 ; Fax : 04 13 73 21 82 ; cnr-arbovirus.u1207@inserm.fr ; https://www.cnr-arbovirus.fr) avec l’étiquette de transmission et la fiche de renseignements (disponibles sur le site du CNR).

Site internet du Centre National de Référence (CNR) Arborovirus : www.cnr-arbovirus.fr

Mesures de prévention

Pour réduire le risque d’infection, il convient de se protéger des piqûres de moustiques :

  • Porter des vêtements amples et couvrants, notamment en soirée ;
  • Utiliser des répulsifs, conseillés par un pharmacien, sur les zones de peau découvertes ;
  • Utiliser des moustiquaires ;
  • Utiliser des diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations ;
  • Utiliser des serpentins insecticides en extérieur uniquement,
  • Eliminer les gites larvaires à moustiques, notamment les eaux stagnantes dans les jardins et autour des habitations.

Pour en savoir plus

Plus d’informations sur le virus West Nile :

Données de surveillance des cas d’infection à virus West Nile à l’échelle européenne :

Surveillance du virus West Nile en santé animale :