Zoonose : la tuberculose bovine

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Les zoonoses sont des maladies dont le pathogène (bactérie, virus ou parasite) peut être transmis de l’animal aux humains et inversement.

Ces maladies transmissibles de l’animal à l’humain, sont au cœur des enjeux de santé publique et de santé animale. Rage, grippe aviaire, tuberculose bovine, ou encore coronavirus : de nombreux agents pathogènes circulent entre les animaux domestiques, la faune sauvage et les êtres humains. Chaque année, plusieurs nouvelles maladies humaines émergent à partir du monde animal, soulignant l’importance d’une surveillance renforcée. 

La tuberculose bovine, une maladie surveillée chez les animaux domestiques et sauvages

La tuberculose bovine (Mycobacterium bovis) est une maladie animale transmissible à l'Homme et affectant principalement les élevages bovins. Depuis 2001, la France dispose du statut indemne de la maladie, toutefois, quelques foyers d’infection persistent dans certains départements et font l’objet aujourd’hui de mesures de surveillance et de gestion spécifiques permettant de conserver ce statut.
Grâce à la mise en place de mesures sanitaires strictes et coordonnées depuis les années 1950 en France, la tuberculose bovine (TBb), maladie à déclaration obligatoire, avait pratiquement disparu des élevages au début des années 2000. 

En Nouvelle-Aquitaine, La Direction départementale en charge de la protection des populations (DDecPP)  ont identifié plusieurs foyers de tuberculose bovine notamment en Dordogne, en Lot-et-Garonne, dans les Pyrénées-Atlantiques et les Deux-Sèvres.
Cependant, il n'y a eu aucune transmission à l'Homme (données 2023, 2024 et 2025). 

Comment se transmet la tuberculose bovine ?

La tuberculose bovine se transmet le plus souvent par voie respiratoire, même si la voie digestive peut exister également. La maladie se transmet d’abord et avant tout de bovin infecté à bovin sain. L’éradication de la tuberculose bovine passe avant tout par la lutte contre cette infection en élevage. 
Les bovins peuvent, dans certains cas, excréter la bactérie et contaminer l’Homme, ainsi que d’autres mammifères. Des animaux de la faune sauvage, notamment les sangliers, blaireaux et cerfs, peuvent également contracter l’infection, et sont susceptibles de contaminer à leur tour les élevages. Cependant, ils jouent le rôle d’hôtes de liaison, incapables de maintenir l’infection de manière pérenne sans source de contamination extérieure. 

Les interactions entre la santé animale et la santé humaine en 10 points clés

La surveillance de la transmission à l’homme et le circuit d’information 

Pour mener à bien l’enquête autour d’un cas animal, il était nécessaire de clarifier les liens et les circuits d’information entre les services de santé animale et les services de santé humaine. 
Un travail a donc été lancé par la Direction générale de la santé (DGS), la Direction générale de l'alimentation (DGAL), la Mutualité sociale agricole (MSA), les directions départementales en charge de la protection des populations (DDecPP), en lien avec le réseau des centres de lutte anti-tuberculeuse (CLAT).

Pour mener l’enquête autour d’un cas de tuberculose bovine dans un élevage, et prendre en charge les éleveurs exposés, chacun de ces services a un rôle spécifique qui est précisé dans La note d'information interministérielle n° DGS/SP1/DGAL/SAS-SDSBEA/2025/112 du 14 octobre 2025 , relative au circuit d’information entre services de santé animale et services de santé humaine à l’occasion d’un cas de tuberculose bovine chez un animal fixe le cadre.

Qui fait quoi ?

  • La Direction départementale en charge de la protection des populations (DDecPP) communique au Service de santé au travail (SST) de la MSA et au CLAT tout cas animal de tuberculose pour déclencher l’enquête d’entourage des humains exposés.
  • La Mutualité sociale agricole (MSA) est généralement le premier contact avec l’éleveur. Il crée le lien et, avec son accord, réalise une première évaluation portant à la fois sur le risque infectieux et la situation psycho-sociale. Il se concerte avec le CLAT pour déterminer les sujets contacts et organiser un dépistage.
  • Le Centre de lutte anti-tuberculeuse (CLAT) conduit l’enquête dans l’entourage des humains exposés, assure le dépistage des sujets contacts et  le suivi médical des personnes dépistées positives si celles-ci souhaitent être suivies par le CLAT. Ces personnes peuvent également être suivies par leur médecin généraliste en lien avec le CLAT, le médecin infectiologue ou pneumologue.
  • Les Agences régionales de santé (ARS) ont un rôle de facilitateur pour mettre en contact les acteurs sur le terrain afin qu’ils s’organisent pour mener à bien leurs travaux.