Le bruit a toujours été considéré comme lié à la densité de l’habitat urbain. (« les cris de Paris » chantés au 16ème siècle par Clément Jannequin en sont un témoignage).
C’est depuis la fin du siècle dernier que le bruit des transports est apparu comme la première source de nuisances sonores. La circulation routière est à l’origine du paysage sonore le plus emblématique de nos villes.
Ponctuellement, il faut y associer le bruit du trafic ferroviaire ainsi que celui du transport aérien, fortement ressenti aux abords des aéroports.
Ces sources collectives font l’objet de plans d’expositions. Ils ont vocation à fournir une information sur l’état des niveaux sonores produits, leur évolution en cas de projets (création de routes, modification du trafic,…). Ils cadrent aussi les possibilités d’urbanisation, à proximité de ces sources de bruit, respectueuses de la qualité de vie des habitants.
L’ARS lorsqu’elle donne un avis sur de tels projets, s’attache à évaluer la prise en compte de l’impact en matière d’effets sur la santé des riverains.
Ces études d’impact, conduites à partir de mesures de bruit sur des installations existantes, ou bien grâce à des modèles de prévision, doivent traduire les résultats vis-à-vis de limites réglementaires.
En complément, il convient d’évaluer les risques d’effets sur l’être humain..
Les connaissances en matière d’effets du bruit sur la santé font consensus au sein de la communauté internationale.
Système nerveux |
Augmentation du stress Perturbation de la qualité du sommeil (sommeil plus léger, augmentation des réveils durant la nuit, etc.) Difficultés d’apprentissage, baisse de vigilance et de l’attention Apparition et renforcement de l’agressivité ou de la dépression |
Système cardiovasculaire |
Augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle Augmentation du taux de cholestérol Augmentation des risques d’infarctus |
Système digestif |
Augmentation des risques d’ulcères, de gastrites, des maladies du côlon, etc |
Système immunitaire |
Réduction des défenses immunitaires |
Système respiratoire |
Augmentation du rythme et de l’amplitude respiratoire |
Système visuel |
Diminution de la vision nocturne Défaut de la perception des couleurs et des distances |
Système thermorégulateur |
Augmentation de la transpiration Baisse de la température cutanée |
Lien social |
Difficultés de communication Jugement porté sur les autres Agressivité |
A ces effets qui résultent d’une exposition subie à un
environnement sonore stressant et agressif pour l’ensemble de l’organisme humain, il faut ajouter les effets sur le système auditif (illustration)
Dans ce cas, les risques sont proportionnels à la dose de bruit reçue. La notion de dose doit se comprendre comme le produit d’un niveau sonore élevé et d’une durée d’exposition à ce niveau.
A cet égard, les études concernant le bruit au travail démontrent la relation entre la dose et les effets. L’appareil auditif (notamment l’oreille interne) va progressivement être détruit au point d’entraîner une perte d’audition, voire une surdité irréversible.
Des signes précurseurs tels que les sifflements ou bourdonnements intempestifs et récurrents (appelés acouphènes) doivent amener à consulter sans délai un professionnel de santé.
L’exposition, même volontaire, à des niveaux élevés durant la pratique l’écoute musicale peut être source d’une fatigue auditive, voire d’un traumatisme sonore aigu (TSA = urgence médicale). Ces expositions auront des effets destructeurs de l’organe de l’audition.
A travers des actions de prévention et d’éducation, l’ARS finance des programmes de sensibilisation aux risques auditifs liés à l’écoute des musiques amplifiées auprès des jeunes, 20% d’entre eux souffrant déjà de problèmes d’audition.
Les bruits, dits de voisinage, comprennent les bruits découlant de comportement (personnes physiques, objets, matériels, animaux, travaux de bricolage,…).
Les actions de lutte relèvent de la compétence des maires.
Dans ce cas, la réglementation situe la notion de bruit excessif, donc illégal, par des manques de précaution ou des comportements anormalement bruyants, se constatant sans recours à une mesure des niveaux sonores.
Si le bruit provient d’une activité professionnelle, artisanale, commerciale ou de loisirs, la réglementation définit des seuils d’émergence à respecter afin que l’activité s’exerce en pleine légalité.
L’émergence est l’écart entre le niveau sonore initial (ou bruit résiduel) en un lieu donné, en l’absence de l’activité considérée et le niveau résultant (appelé bruit ambiant) de l’exercice de la dite activité.
Ce critère d’émergence est fixé à + 5 dBA de jour et + 3 dBA de nuit (entre 22h et 7h). Il est complété d’un terme correctif destiné à prendre en compte la durée de production du bruit
particulier de l’activité (moins le bruit dure longtemps, plus il est toléré une augmentation de l’émergence – voir le tableau du Code de la santé publique).
Les bruits de chantiers et travaux (publics ou privés) sont soumis à réglementation (matériels, exécution, comportement).
Un dispositif spécifique aux établissements diffusant de la musique amplifiée (activité commerciale ou de loisir) complète ces règles en imposant une étude d’impact sonore préalable à toute installation (ou modification d’une activité existante) afin de vérifier par des dispositions constructives, d’aménagement ou de réduction à la source, le respect des valeurs limites d’émergence.
Ce dispositif relève de la compétence administrative des préfets.
L’ARS apporte son concours à l’examen des dispositions techniques concernant ce type d’activité. Généralement, les études d’impact sont produites par des bureaux d’études spécialisés (acousticiens).