Moustique tigre - Surveillance et lutte contre le moustique tigre

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Illustration lutter contre le moustique tigre

En Nouvelle-Aquitaine, l’Agence régionale de santé est chargée de limiter la propagation des « maladies vectorielles à risque épidémique » : la Dengue, le Chikungunya et le Zika.

L’ARS met donc en place une surveillance du moustique tigre, vecteur potentiel de ces maladies, chaque année du 1er mai au 30 novembre (conformément au Code de la Santé Publique).

Comment s'organise la lutte contre le moustique tigre ?

Surveiller l’apparition des maladies pour éviter le risque d’épidémie

Dans le cadre de la surveillance des Maladies à Déclaration Obligatoire (MDO), tout cas confirmé de dengue, de chikungunya ou de zika importé ou autochtone doit être déclaré à l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine (ARS NA). Une surveillance renforcée des cas suspects de dengue, de chikungunya ou de zika est mise en place sur l’ensemble des départements de la Région Nouvelle-Aquitaine, du 1er mai au 30 novembre, pendant la période d’activité du moustique.

Pour en savoir plus :

Surveiller la prolifération du moustique…

Une surveillance entomologique (des populations de moustiques) est également réalisée sur la région par 5 opérateurs missionnés par l’ARS Nouvelle-Aquitaine :

  • Altopictus,
  • Qualyse,
  • Laboratoire TERANA Creuse,
  • Laboratoire départemental de Dordogne (LDAR24)
  • Conseil Départemental de Charente Maritime.

Ces opérateurs déploient chaque année un réseau de pièges pondoirs permettant la détection du moustique Aedes albopictus, notamment sur des sites à risque d’importation (ex : ports et aéroports au titre du Règlement Sanitaire International), des sites sensibles (ex : établissements de santé), sur des communes situées à proximité de zones colonisées, etc....

Ce programme de surveillance est mis en œuvre pendant la saison active du moustique, de mai à novembre.

Ces opérateurs traitent également les signalements de particuliers, issus du site signalement-moustique.anses.fr/signalement_albopictus/, dans les communes non colonisées, afin de connaitre la progression du moustique sur le territoire.

Le bilan annuel de 2023 de l’action conduite par ces opérateurs est présenté, pour chaque département, en bas de page.

… Pour intervenir dès qu’un risque sanitaire apparaît

Lorsqu’un cas de dengue, chikungunya ou Zika est repéré par un médecin, l’ARS demande immédiatement aux opérateurs une prospection (enquête de terrain) pour déterminer les lieux fréquentés par la personne malade et mettre en œuvre des mesures de lutte contre les moustiques tigres, par la suppression des gites larvaires et/ou traitements biocides si nécessaire. L’objectif est d’éviter que des moustiques tigres présents piquent la personne malade et transmette la maladie à d’autres personnes alentours. Le moustique tigre vivant dans un périmètre de 150 m, les opérations de démoustication nécessaires à limiter le risque épidémique restent très locales.

Pour quelles raisons ne traite t’on pas mon quartier, ma commune ?

  • Le moustique tigre ne peut être éradiqué car ses larves sont résistantes à des conditions environnementales très défavorables.
  • Les traitements ne sont déclenchés par les autorités sanitaires qu’en cas de risque de propagation épidémique (dengue, chikungunya ou zika). Ils concernent des périmètres limités et respectent des distances de sécurité avec les sites à risques (cours d’eau,...). Seuls les secteurs où un risque est identifié sont traités (lieux fréquentés par une personne malade durant sa période de virémie et où le moustique tigre a été décelé). Ils visent à supprimer les moustiques adultes (les œufs et les stades immatures de l’insecte ne peuvent pas devenir contaminants).
  • Ces traitements ne sont pas une solution durable pour réduire la nuisance car ils n’ont aucun effet sur les œufs ni les larves de moustiques. Une nouvelle population de moustiques tigres (sains) apparaît donc dans les jours qui suivent l’opération.
  • Traiter régulièrement présenterait deux inconvénients importants :
  1. Création de résistance aux traitements: les molécules risqueraient alors de ne plus être actives en cas d’épidémies.
  2. Risque d’exposer la population riveraine à ces insecticides par des traitements répétés.

Une enquête ou une opération de démoustication a lieu dans votre quartier ?

Vous avez reçu la visite d’un agent spécialiste du moustique tigre à votre domicile et/ou vous avez reçu un document d’information LAV (modèle à insérer) avertissant de la tenue d’un traitement de démoustication dans votre quartier. Ce traitement a pour objectif d’empêcher la transmission par le moustique tigre d’un virus (dengue, chikungunya, Zika), à la suite du passage dans votre quartier d’une personne malade. Ces opérations n’ont pas pour objectif d’éradiquer le moustique tigre. 

Identifiez vos interlocuteurs

Les opérateurs Altopictus, Qualyse, le Laboratoire TERANA Creuse, le Laboratoire départemental de Dordogne (LDAR24) et le Département de la Charente Maritime interviennent en urgence sur demande de l’ARS NA sur les lieux fréquentés par une personne atteinte de ces maladies.

Ces opérateurs disposent d’une attestation et d’un badge fourni par l’ARS lors de leurs interventions sur le terrain. Si vous souhaitez obtenir une confirmation de l’ARS concernant l’intervention de ces agents sur votre commune ou à proximité de votre domicile, vous pouvez contacter la délégation ARS de votre département aux numéros habituels (liens page contact) ou ceux indiqués sur le badge remis à ces agents.

L’enquête entomologique par porte à porte

Le moustique tigre (Aedes albopictus) est implanté en France métropolitaine depuis 2004 et poursuit son expansion. Sa présence génère un risque pour la santé lorsqu’une personne malade de la dengue, du chikungunya, ou du Zika rentre sur le territoire en provenance d’une région tropicale. Cette personne, dénommée « cas importé », peut être piquée par un moustique tigre (Aedes albopictus), qui sera infecté à son tour et pourra ensuite transmettre le virus aux personnes qu’il piquera au cours de sa vie.

L’ARS et les opérateurs de démoustication interviennent pour éviter toute propagation de ces virus, en menant des opérations autour des lieux fréquentés par un cas importé, à l’instar de votre quartier.

C’est pourquoi un technicien entomologiste a été dépêché sur les lieux pour une enquête entomologique, afin d’identifier la présence du moustique tigre et estimer le risque vectoriel. En raison du caractère urgent de cette opération, aucun avertissement préalable de la population par courrier ou téléphone n’est possible. Le technicien accède aux espaces publics ainsi qu’aux espaces extérieurs des propriétés privées, avec la coopération des habitants, où se trouvent les gîtes de développement larvaire du moustique tigre (i.e. des récipients artificiels contenant de l’eau). Concrètement, le technicien fait le tour du terrain à la recherche de moustiques adultes (forme volante) et des collections d’eau qui pourraient contenir des larves de moustiques tigre. Il en profite pour prodiguer les bons gestes à tenir face à cet insecte très nuisant.

Si aucun moustique tigre n’est trouvé, l’enquête sera déclarée négative. S’il est observé, l’enquête est alors positive et nécessitera très probablement un traitement à base d’insecticide pour éliminer les populations de moustiques tigre adultes qui pourraient transmettre le virus en question. Ce traitement insecticide a lieu quelques jours après l’enquête, après information de la mairie et des habitants.

Le traitement insecticide devra couvrir une zone d’environ 7 hectares pour être efficace, ainsi l’opérateur de lutte antivectorielle pourra avoir besoin d’accéder à certaines propriétés privées la nuit du traitement pour traiter l’ensemble des gîtes de repos du moustique tigre. Votre collaboration est importante pour la réussite du traitement.

Le traitement

L’enquête ayant démontré la présence du moustique tigre dans le périmètre déterminé, un traitement adulticide va être réalisé. Si vous habitez dans la zone traitée, vous avez dû recevoir un document d’information à ce sujet dans votre boite au lettre ou le voir affiché à l’entrée de votre résidence.

Ce traitement a pour but d’éliminer les populations adultes de moustique tigre, Aedes albopictus, qui pourraient avoir été en contact avec le patient porteur d’un arbovirus (dengue, chikungunya, dengue).

Il est réalisé la nuit pour limiter l’exposition de la population au produit pulvérisé et pour empêcher que ce même produit ait un impact sur la faune non cible (insectes pollinisateurs en particulier). Bien que le produit et le dosage utilisé soient sans risque pour la population, il est fortement recommandé de suivre les précautions inscrites sur le document.

Il est à noter que les engins utilisés génèrent une nuisance sonore importante pendant une période courte (moins d’une heure).

Les techniciens de lutte antivectorielle manipulent quotidiennement les insecticides, ils sont donc protégés par des équipements de protection individuelle (combinaison, masque à cartouches, gants). Il n’y a pas de risque de toxicité aigüe pour la population suite à un traitement occasionnel.

Les engins

Il existe plusieurs engins de traitement qui peuvent être utilisés lors du même traitement. Le premier utilisé est un engin autoporté utilisé pour pulvériser le produit en ULV (ultra bas volume) depuis la voirie et le second est un engin manuporté par un agent de démoustication pour aller traiter les espaces moins accessibles. Il est impératif de se tenir loin des engins lorsque ceux-ci sont allumés.

Foire aux questions (FAQ) :

Les opérateurs de lutte antivectorielle ont 72 heures ouvrées pour réaliser l’enquête, l’information aux habitants puis le traitement nocturne. Ces délais très courts, motivés par l’urgence sanitaire, ne permettent pas d’avertir en avance la population de l’enquête ou de prendre rendez-vous.

Ces opérations de santé publique coordonnées par l’ARS sont financées par les impôts, en aucun cas il ne vous sera demandé une quelconque participation financière.

Les traitements ne sont programmés que sur les sites où existe un risque réel de circulation vectorielle, afin de protéger votre santé et celles de vos voisins. Vous pouvez refuser l’accès à votre propriété, toutefois si aucune solution opérationnelle ne permet de garantir le traitement complet de la zone, la mairie et les forces de l’ordre peuvent exceptionnellement être mobilisées pour contraindre l’accès afin de préserver la santé publique.

Généralement non, sauf dans des contextes très urbanisés où le seul moyen d’’accéder aux jardins implique de traverser un bâtiment.

Le jardin de votre voisin est peut-être situé en-dehors des limites de la zone à traiter, ou bien son jardin peut être traité depuis les jardins d’à-côté ou depuis la voirie (s’il n’y a pas d’obstacle au brouillard insecticide), etc. Les opérateurs de lutte antivectorielle veillent à optimiser le traitement pour garantir son efficacité en limitant au maximum le dérangement pour les habitants.

La mairie est avertie du traitement à la suite de l’enquête entomologique, et transmet normalement l’information à son service de police. Les agents sont identifiés avec un badge lors de l’enquête entomologique et une habilitation nominative de l‘ARS.

Le pyréthrinoïde utilisé (Aqua K-Othrine) est toxique pour tous les insectes, il n’existe malheureusement aucun insecticide qui cible uniquement les moustiques adultes. Toutefois la toxicité du produit dépend de la taille des insectes, les gros insectes survivent mieux au traitement que les petits insectes. Le traitement a lieu la nuit afin d’éviter d’atteindre les insectes pollinisateurs tels que les abeilles.

La surface de culture biologique identifiée sera traitée avec un extrait de pyrèthre naturel, homologué pour les cultures biologiques.

  • Il est recommandé de laver vos fruits et légumes récoltés avant de les consommer, traitement ou non. La matière active est photosensible, les UV de la lumière du jour vont donc la détruire rapidement sur les surfaces des objets, par contre ce produit a une forte rémanence dans l’eau, il est conseillé de vider les contenants en eau qui n’auraient pas été couverts avant le traitement insecticide.

Aller plus loin

Les bilans 2023 par département

Contact

Agence régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine
05 47 47 31 45
ars-na-communication@ars.sante.fr