Les Infections Invasives à Méningocoque (méningite, septicémie) : se vacciner pour se protéger

Article

Face à la recrudescence des infections invasives à méningocoques observée ces dernières années, la vaccination a évolué pour mieux protéger nourrissons et adolescents. Ces bactéries peuvent causer des méningites ou septicémies graves, souvent mortelles ou laissant des séquelles. Ces infections sont des Maladies à déclaration obligatoire (MDO).

Les méningocoques sont des bactéries présentes dans la gorge et le nez de nombreuses personnes et qui peuvent se transmettre par voie aérienne ou la salive. Ces bactéries ne survivent pas dans le milieu extérieur.

Il existe plusieurs types de méningocoques et en France les plus fréquents sont les B, C, W et Y.

Les risques pour la santé

Le plus souvent, les méningocoques n’entrainent pas de maladies particulières, mais dans certains cas, ils peuvent provoquer des maladies très graves comme les méningites ou les septicémies. Ce sont des urgences médicales pour lesquelles un traitement antibiotique adapté doit être mis en place rapidement.

Quels symptômes ?

  • Enfants et adultes : maux de tête intenses, nausées, vomissements, raideur dans la nuque, teint gris/marbré, grande fatigue, courbatures importantes, symptômes neurologiques (confusion, paralysies oculaires, somnolence…) ou convulsions.
  • Nourrissons : comportement inhabituel (geignements, pleurs incessants, somnolence anormale), refuse de s’alimenter, teint gris/marbré, paraît abattu, peu réactif, « mou ».

Deux symptômes doivent particulièrement alerter :

  • Une fièvre élevée mal tolérée,
  • Et/ou une ou plusieurs tâches rouges ou violacées d’apparition rapide (purpura).

Si vous présentez ce type de symptômes, et au moindre doute, il faut contacter en urgence le 15 qui vous décrira la conduite à tenir.

Mode de transmission

Les méningocoques se transmettent par les gouttelettes projetées dans l’air ou par la salive (toux, postillons). Leur transmission est strictement interhumaine, notamment en milieu familial ou en conditions de vie en collectivité, et nécessite un contact proche (en face à face à moins d’un mètre) et prolongé (plus d’une heure). Elles ne survivent pas dans le milieu extérieur, ni sur les objets, ni sur les surfaces.

Les recommandations vaccinales 

Face à une recrudescence préoccupante de cas d’IIM ces dernières années, les recommandations vaccinales pour prévenir l’apparition de certaines IIM ont évolué au 1er janvier 2025, notamment chez les nourrissons et les adolescent(e)s :

  • Pour les nourrissons : la vaccination contre les méningocoques ACWY et B devient obligatoire en remplacement du vaccin contre les méningocoques C (déjà obligatoire) ;
  • Pour les jeunes et les adolescents : la vaccination est recommandée entre 11 et 14 ans. Un rattrapage vaccinal est possible entre 15 et 24 ans.
  • Personnes à risque d’infection à méningocoques : la vaccination est également recommandée pour les personnes immunodéprimées.

Le vaccin est pris en charge par l’Assurance Maladie, un complément par la mutuelle est possible. 

Renseignez-vous auprès de votre médecin. Le vaccin peut être prescrit et réalisé chez les professionnels de santé suivant : médecin, pharmacien (pour les plus de 11 ans), sage-femme, infirmier.

Tableau des vaccinations obligatoires contre les méningocoques ACWY et B selon l'âge
 

Nourrissons

Adolescents

 

3 mois

5 mois

6 mois

12 mois

11-14 ans
(rattrapage jusqu'à 24 ans révolus) 

Mn ACWY

La vaccination Mn ACWY  remplace la vaccination Mn C
  

1ère injection
(Nimenrix®) 

2ème injection
(Nimenrix® ou Menquadfi®) 

1 dose, indépendamment du status vaccinal
(Nimenrix® ou Menquadfi® ou Menveo®)

Mn B

1ère injection
(Bexsero®)

2ème injection
(Bexsero®)

 

3ème injection
(Bexsero®)

 

Le rôle de l’ARS Nouvelle-Aquitaine

Stopper les chaînes de transmission et éviter la survenue de nouveaux cas

Les infections invasives à méningocoques sont, en France, des maladies à déclaration obligatoire : les professionnels de santé doivent informer au plus vite L’Agence régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, chargée de mettre en place les mesures de gestion nécessaires.

Tout signalement de cas suspect d’IIM est une urgence et doit être réalisé dans les plus brefs délais. Le pôle veille et sécurité sanitaire de l’ARS Nouvelle-Aquitaine identifie les contacts à risque de transmission autour du cas et s’assure qu’ils puissent recevoir dans les meilleurs délais :

  • Une antibioprophylaxie (traitement antibiotique préventif) le plus rapidement possible et au maximum 10 jours après le dernier contact avec le cas, en lien avec le médecin traitant ou le médecin de garde. 
  • Dans certains cas, une vaccination spécifique selon le sérogroupe identifié 

Professionnels de santé, comment déclarer un cas ?

Vous êtes professionnel de santé et devez déclarer un cas ?

La déclaration obligatoire (DO) doit être réalisé sur le cerfa prévu à cet effet et transmis à l’ARS : ars33-alerte@ars.sante.fr