Campagne Zéro alcool pendant la grossesse & expérimentation en région

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Illustration Colloque Alcool et Grossesse du 07 septembre 2017

La consommation d'alcool pendant la grossesse est la première cause de handicap mental d'origine non génétique chez l'enfant : malformations, difficultés d’apprentissage, troubles de l’attention et du comportement… Or, ce risque est largement sous-estimé par le grand public du fait de la persistance d’idées fausses véhiculées notamment par l’entourage de la femme enceinte.

Face à l’enjeu de santé publique que représente l’alcoolisation prénatale, l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine (ARS NA) et ses partenaires mettent en place un plan d’actions régional de prévention et de prise en charge. La sensibilisation du grand public, qui sous-estime très largement le risque doit entraîner une mobilisation des professionnels de santé pour faire comprendre les risques d'une consommation d'alcool pendant la grossesse.

Quelle que soit la quantité absorbée et quel que soit le type de boisson alcoolisée, la consommation d’alcool pendant la grossesse expose le bébé à des perturbations de son développement. A la naissance et plus tard, elle peut entraîner des malformations, des difficultés d’apprentissage, des troubles de l’attention et du comportement pouvant mener au décrochage scolaire et à des difficultés d’insertion sociale.

Le Syndrome d’Alcoolisation Foetale (SAF) est la première cause de handicap mental d’origine non génétique chez l’enfant et d’inadaptation sociale. C’est pourquoi le principe de précaution «zéro alcool pendant la grossesse» doit être largement partagé.

En France, les troubles causés par l’alcoolisation foetale représenteraient 1 naissance sur 1001 et sont largement sous-estimés au sein de la population.

En effet la majorité des Français estime que le risque pour l’enfant n’existe que pour une consommation ponctuelle excessive (pas de prise en compte du risque lié à une consommation modérée chronique).

La perception du risque est donc très floue, et la recommandation d’abstinence souvent mal comprise du fait de la persistance d’idées fausses véhiculées notamment par l’entourage. L’information des femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse, mais aussi du grand public est donc un enjeu majeur de santé publique.

On sait, à travers 3 thèses de médecine générale réalisées en 2016 en Aquitaine, que le public n’a surtout pas connaissance des conséquences de la consommation d’alcool pour le bébé.

Il connait le plus souvent la recommandation «zéro alcool pendant la grossesse» mais ne connait pas le risque auquel cela expose le futur enfant.
 

Même en petite quantité, la consommation d'alcool durant la grossesse représente un risque grave pour le futur enfant : malformation et/ou atteinte du système nerveux. Le risque est le même quel que soit le type de boissons alcoolisées (apéritif, vin, bière, cidre, spiritueux, etc.).

Concrètement, l'alcool bu par la mère passe dans le sang du bébé par le placenta. Rapidement, il y a autant d'alcool dans le sang du bébé que dans celui de la mère. De plus, le bébé reste exposé plus longtemps aux effets toxiques de la consommation d'alcool car son petit foie l'élimine plus lentement.

Il est donc recommandé aux femmes enceintes de s'abstenir de toute consommation d'alcool dès le début de leur grossesse et pendant toute sa durée. Idéalement, il s'agirait de stopper toute consommation d'alcool dès qu'un projet de grossesse se prépare (le fœtus étant d'autant plus sensible à l'alcool qu'il est jeune).

GIF animé Syndrome d'alcoolisme foetale

Un plan d’actions sur 3 ans (2016-2018) est déployé de manière expérimentale en Aquitaine.

Il s’appuie sur la mobilisation de l’ensemble des acteurs aquitains concernés par cette problématique. En agissant dans le domaine de la sensibilisation, de l’orientation et de la coordination, l’objectif est de réduire l’incidence et les conséquences des troubles liés à l’alcoolisation prénatale au sein de la population aquitaine. Impulsé par l’ARS Nouvelle-Aquitaine en réponse à une sollicitation de la MILDECA, ce plan s’appuie sur un Centre Ressources Alcool et Grossesse (CRAG) géré par l’association Agir 33 Aquitaine.

Un plan d'actions portant sur la prévention de l'alcoolisation fœtale et la prise en charge de ses conséquences en collaboration avec les structures et les professionnels concernés (périnatalité, addictologie, psychiatrie, social, justice, éducation nationale…) :

  • Axe 1 : Prévenir les comportements à risque,
  • Axe 2 : Prendre en charge les femmes enceintes consommatrices d'alcool et d'autres toxiques,
  • Axe 3 : Proposer un parcours de santé pour les enfants ayant été exposés à l'alcoolisation prénatale,
  • Axe 4 : Développer une gouvernance, la coordination et la recherche

A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation au Syndrome d’Alcoolisation Foetale (SAF), qui se tient chaque année le 9 septembre, une campagne nationale est lancée chaque année. Pour cela des outils de communication, en téléchargement sur le site alcool-grossesse.com, sont à disposition pour un relai au sein de les structures, auprès du grand public et des professionnels (reprographie, affichage, sites internet, lettres d’information, etc.)

En téléchargement dans la partie "aller plus loin / documents à télécharger", le dossier de presse de la campagne 2017.