Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont des composés chimiques synthétiques utilisés pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes à la chaleur.
On les retrouve dans de nombreux produits du quotidien :
emballages alimentaires en papier et en carton,
- produits ménagers,
- textiles,
- ustensiles de cuisine,
- mousses anti-incendie, câbles électroniques, cosmétiques...
Les PFAS se dégradent très peu, il est donc possible d’en retrouver dans l’environnement, y compris des substances qui ont été interdites depuis plusieurs années (d’où leur appellation de « polluants chimiques éternels »).
Comme ils sont fréquemment utilisés, les PFAS peuvent se disperser dans l’environnement depuis des sources très variées :
- Site industriel de fabrication ou d’utilisation de PFAS,
- Utilisation des mousses anti-incendie (aéroports, sites d’entrainement, sites incendiés),
- Rejet des eaux usées,
- Epandage des boues de station d’épuration sur les sols,
- Installation de stockage de déchets et la dispersion des lixiviats,
- Site d’incinération des déchets (voie aérienne).
La majorité des PFAS se diffusent facilement dans l’environnement et sur de longues distances, loin de leur source d’émission.
La multiplicité de leur utilisation et leur persistance dans l’environnement expliquent que tous les milieux sont potentiellement concernés : l’eau, l’air, les sols et la chaîne alimentaire.
Toute la population est exposée, à des niveaux variables.
Les principales voies d’expositions sont :
- l’ingestion (aliments, eau, poussières contaminées),
- l’inhalation (air intérieur et extérieur).
Il s’agit essentiellement de risques chroniques qui sont liés à une exposition répétée et sur du long terme.
Les PFAS sont associés à plusieurs risques sanitaires :
- Diminution de la réponse immunitaire aux vaccins
- Augmentation du taux de cholestérol sanguin
- Baisse du poids de naissance
- Risque accru de cancer du rein
L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), recommande d’apporter une attention particulière à 4 PFAS :
- PFOA (Acide perfluorooctanoïque)
- PFNA (Acide perfluorononanoïque)
- PFHxS (Acide perfluorohexane sulfonique)
- PFOS (Sulfonate de perfluorooctane)
Ils contribuent majoritairement à l’exposition et au risque potentiel pour la santé.
En décembre 2023, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), a classé le PFOA comme « cancérogène pour les humains » (groupe 1) et le PFOS comme substance « peut-être cancérogène pour les humains » (groupe 2B).
La production de ces deux PFAS est interdite depuis plusieurs années.
Pour répondre aux interrogations de plus en plus pressantes sur les impacts des PFAS sur la santé humaine et la biodiversité, le gouvernement a lancé, le 5 avril 2024, un plan d’action interministériel sur les PFAS.
Ce plan d’actions doit mobiliser tous les acteurs publics pour parvenir à réduire significativement, et le plus rapidement possible, les risques associés aux PFAS et notamment ceux liés aux PFAS présents dans les eaux destinées à la consommation humaine.
Ce plan interministériel s’organise autour de cinq axes d’actions :
- Axe 1 : Acquérir des connaissances sur les méthodes de mesures des émissions, sur la dissémination et les expositions
- Axe 2 : Améliorer, renforcer la surveillance et mobiliser les données qui en sont issues pour agir
- Axe 3 : Réduire les risques liés à l’exposition aux PFAS
- Axe 4 : Innover en associant les acteurs économiques et soutenir la recherche
- Axe 5 : Informer pour mieux agir
L’Agence régionale de santé est l’autorité en charge du contrôle sanitaire de l’eau distribuée au robinet.
La surveillance des denrées alimentaires, notamment celles qui sont commercialisées est assurée par la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et des forêts (DRAAF).
La surveillance des milieux sur les sites industriels est assurée par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL).
A partir de janvier 2026, conformément à la directive européenne 2020/2184 du 16 décembre 2020 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, l’intégration des PFAS dans les programmes réglementaires de contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) est obligatoire.
Mais dès 2025, et afin d’anticiper, les PFAS dans l’eau du robinet ont été recherchés (instruction DGS/EA4/2025/22 du 19 février 2025, relative à la gestion des risques sanitaires liés à la présence de composés perfluorés (PFAS) dans les eaux destinées à la consommation humaine), à l’exclusion des eaux conditionnées, via :
- L’analyse des 20 PFAS réglementaires ;
- Le renforcement des contrôles, le cas échéant ;
Cela a permis :
- De cartographier les zones à risque
- D’accompagner les collectivités concernées par la présence de PFAS pour mettre en place des mesures correctives adaptées afin de revenir au plus tôt à une eau conforme et propre à la distribution.
L’intégralité des résultats produits dans le cadre du contrôle sanitaire réalisé par l’ARS sont disponibles, par commune, sous :
Dès 2023, l’ ARS Nouvelle-Aquitaine a mené une étude régionale pour identifier les situations les plus à risques concernant l’eau potable. 15 sites d’intérêt ont été retenus.
Bien que l’instruction nationale sur les PFAS exclue les eaux conditionnées, l’ARS Nouvelle-Aquitaine a décidé de les inclure dans les recherches dès 2025, en cohérence avec :
Cette initiative régionale va au-delà des exigences nationales, illustrant une volonté forte de protéger la population.
L’intégralité des résultats produits dans le cadre du contrôle sanitaire réalisé par l’ARS sont disponibles, par commune, sous :
La collectivité en charge de la production et la distribution d’eau aux abonnés doit mettre en œuvre les actions correctives pour respecter la limite de qualité et informer les abonnés. Elle doit donc définir un plan d’action pour rétablir la qualité de l’eau.
Selon les situations locales, les solutions visant à rétablir la conformité des eaux distribuées, consistent à :
- alimenter en tout ou partie (mélange) par une autre ressource en eau, ou par une interconnexion avec une autre unité de distribution délivrant une eau conforme,
- modifier les conditions d’exploitation des captages,
- mettre en œuvre ou modifier les traitements,
- assurer un suivi resserré de l’efficacité du traitement et de l’eau distribuée…
En parallèle, des travaux interservices seront nécessaires pour identifier les sources de la contamination environnementale tenant compte de la forte persistance des PFAS dans l’environnement et donc la possible origine ancienne de la contamination.
Les résultats obtenus dans le cadre du contrôle sanitaire mis en œuvre à compter du mois de mars 2025 sont publics et seront accessibles sur le site :
Les campagnes exploratoires réalisées en Nouvelle-Aquitaine ayant mis en évidence une contamination des captages de Cognac en Charentes par les PFAS, un suivi renforcé de l’eau distribuée a été mis en place à compter du mois de février par l’ARS pour la caractérisation du signal de non-conformité.
Ce suivi a confirmé le dépassement de la limite de qualité réglementaire fixée à 0,1 µg/L pour la somme des 20 PFAS sur les eaux traitées en sortie d’usine de traitement de Cognac.
Un plan d’actions a été mis en place par Grand Cognac et son délégataire AGUR qui prévoit, notamment, la mise à l’arrêt des captages les plus contaminés et le remplacement des quatre filtres de l’usine de traitement par des modèles plus performants au charbon actif.
Les actions engagées ont permis d’assurer un retour à la conformité depuis mi-juin 2025.
En parallèle, un comité de pilotage, destiné à identifier les sources potentielles de PFAS afin de mener les actions nécessaires, est mis en place sous l’égide du Préfet avec l’ensemble des services concernés.
Quand le résultat est proche ou supérieur à la limite de qualité :
- L’ARS en informe la collectivité en charge de la production et la distribution de l’eau
- Elle met en place d’une surveillance renforcée sur deux saisons consécutives et une période de 3 ou 4 mois, afin de confirmer la non-conformité.
Quand la non-conformité est confirmé, la collectivité en informe la population.
Celle qui est en charge de la production et la distribution d’eau aux abonnés met en œuvre les actions correctives pour respecter la limite de qualité.
Elle doit donc définir un plan d’action pour rétablir la qualité de l’eau.