Première cause d’infertilité en France, elle est souvent diagnostiquée avec retard (7 ans en moyenne) car les symptômes ne sont pas toujours bien identifiés par les médecins et pourtant la maladie a des impacts importants dans la vie personnelle et sociale des femmes.
Afin de proposer une prise en charge adaptée et rapide aux femmes qui en souffrent, il est fondamental de pouvoir poser un diagnostic précoce.
Figure 1 : Schéma représentant l’appareil reproducteur féminin avec des lésions endométriosiques
L’endomètre est un tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus. En absence de grossesse, cet endomètre est évacué tous les mois par la voie vaginale, ce sont les règles.
L’endométriose se caractérise par la présence de tissu de l’endomètre hors de l’utérus. On peut retrouver ce tissu à différents endroits : sur les ovaires, les trompes de Fallope ou encore au niveau du système digestif, du système urinaire. Ces localisations empêchent une élimination du tissu lors des règles et provoque une inflammation (réaction du corps face à une « agression »). L’endométriose est une maladie dont les conséquences peuvent être invalidantes au quotidien.
Généralités :
- 70% douleurs chroniques invalidantes ;
- 40% problèmes d’infertilité ;
En France :
- Première cause d’infertilité ;
- 1,5 à 2 ,5 millions de femmes atteintes ;
- Retard diagnostic de 7 à 10 ans.
En Nouvelle-Aquitaine :
- 135 000 à 225 000 de femmes atteintes.
L’endométriose peut être asymptomatique ou non. Les symptômes varient d’une femme à l’autre tout comme leur intensité. Les symptômes les plus récurrents sont :
- Dysménorrhées (douleurs de règle très intense) avec un impact fort sur la vie quotidienne (absentéisme) ;
- Dyspareunies (douleurs pendant les rapports sexuels) ;
- Douleurs lors de la selle ou de la miction (uriner).
L’endométriose se diagnostique souvent en deux temps : l’interrogatoire du médecin ou de la sage-femme ainsi qu’un examen gynécologique l’oriente vers une possible endométriose. Dans ce cas, la suspicion est confirmée ou non par des imageries (échographie pelvienne, IRM). D’autres examens complémentaires peuvent éventuellement être demandés.
Certains traitements permettent d’améliorer la qualité de vie et d’éviter le développement des lésions.
Tout d’abord il existe les traitements hormonaux (pilule, stérilet, implant) qui ont pour but d’arrêter les règles afin d’éviter que les lésions saignent et se développent. Plusieurs traitements différents peuvent être proposés avant que votre médecin trouve le bon.
Si les traitements médicamenteux traitent de manière insuffisante les douleurs, ou si les lésions sont trop étendues, il se peut qu’une opération chirurgicale soit envisagée. Le chirurgien expliquera alors l’objectif de l’intervention.
Enfin, afin d’améliorer la qualité de vie, des traitements non-médicamenteux peuvent aider à la gestion et à la réduction de la douleur.
L’endométriose est parfois associée à une infertilité qui n’est pas un symptôme spécifique. Si des difficultés persistent pour débuter une grossesse, un bilan d’infertilité peut être prescrit par votre médecin pour en déterminer la cause. Cependant, la majorité des femmes atteintes d’endométriose obtiennent une grossesse spontanément.
Pour lutter contre l’errance diagnostique et améliorer la prise en charge des femmes concernées, une mission nationale a été lancée en mars 2021 et a permis de doter la France, début 2022, d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose qui vise à atteindre trois axes prioritaires:
- Comprendre l’endométriose et ses causes, par le lancement d’un programme national de recherche ;
- Créer un « réflexe endométriose » auprès de tous les publics, que ce soit à l’école, à l’université, à domicile, au bureau, et dans les milieux médicaux, pour mieux faire connaître et reconnaître la maladie, et mieux utiliser les traitements disponibles ;
- Baliser le parcours de diagnostic et de soins, par la création de parcours territoriaux de soins avec au moins un centre de recours et d'expertise identifié par région, qui sera un pôle de formation et de diffusion des connaissances en ville et à l’hôpital, en lien avec le tissu associatif.
Pour fédérer tous les acteurs de santé publics ou privés, engagés dans la prise en charge de l’endométriose, l’ARS Nouvelle-Aquitaine s’appuie sur l’expertise de l’Association filière endométriose en Nouvelle-Aquitaine (AFENA), créée en 2021.
Son objectif est de rendre le parcours de prise en charge et de soins plus fluide et plus efficient pour les femmes. L'association renforce la collaboration entre les différents acteurs impliqués dans le diagnostic et la prise en charge de l'endométriose dans la région. Elle participe à la formation des professionnels de santé et la concertation en organisant des réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) à un rythme régulier. Enfin, elle informe aussi les femmes sur l’offre de soins et de prévention sur l’endométriose dans la région.
Agrément | Nom court | Nom complet | Site |
Ministère des Solidarités et de la Santé - National |
EndoFrance | Association française de lutte contre l’endométriose | www.endofrance.org |
ENDOMIND | Association française d’actions pour l’endométriose | www.endomind.org |
Les centres labellisés de la Nouvelle-Aquitaine conventionnent avec, au moins, une association de patientes afin de pouvoir répondre au plus près de leurs besoins.
Lancement en février 2022 d’un appel à candidatures pour la labellisation de centres de référence en fonction des critères de la Haute autorité de santé (HAS)
Pour en savoir plus :
Au mois de février 2022, l’ARS Nouvelle-Aquitaine et l’AFENA ont lancé un appel à candidatures pour labelliser, au moins, un centre multidisciplinaire par département et un centre régional de recours chirurgical pour la prise en charge des endométrioses complexes.
Les Centres multidisciplinaires
Ils doivent proposer une prise en charge de l’endométriose. Les femmes qui y sont suivies bénéficient d’examens gynécologiques pour évaluer l’extension de la maladie et prévoir la prise en charge adaptée en fonction de leurs besoins (douleur chronique, évaluation de la fertilité). Ils proposent aussi des traitements médicaux et chirurgicaux pour les formes simples de la maladie.
À l’issue de cet appel à candidatures, plusieurs centres multidisciplinaires de prise en charge de l’endométriose ont été labellisés en Nouvelle-Aquitaine :
Les Centres de recours chirurgical pour la prise en charge des endométrioses complexes
Seuls les centres de recours composés d'au moins un chirurgien spécialisé et expérimenté réalisant des chirurgies complexes sont éligibles. Leur objectif est de couvrir les besoins régionaux de chirurgie pour les endométrioses complexes.
Deux centres de recours chirurgical de prise en charge de l’endométriose ont été labellisés en Nouvelle-Aquitaine :
- CHU de Bordeaux
- Clinique Tivoli-Ducos et Centre IFEM Endo
- La cartographie des centres labellisés en Nouvelle-Aquitaine est accessible sur le site internet de l’AFENA :
Afin de compléter l’offre et couvrir l’ensemble des départements, les établissements de santé souhaitant être labélisés peuvent déposer leur candidature au fil de l’eau et déposer le dossier sur « Démarche Simplifiée » :
Pour en savoir plus :
Dans le cadre de la mise en place de la filière endométriose, l’accès à l’IRM interprétée par un radiologue référent est une étape essentielle du parcours, notamment dans le cadre des examens de 2ème et 3ème intention.
Le Projet Régional de Santé – Schéma Régional de Santé (PRS-SRS) dans son volet « Equipements matériels » a prévu la possibilité pour des équipes de soins spécialisées avec un projet de santé centré sur la prise en charge de l’endométriose, d’autoriser la mise en place d’IRM majoritairement dédiées à l’exploration des endométrioses, afin de faciliter l’accès à cet examen.
À ce stade, une implantation d’IRM par infra-région est prévue.
Ces IRM dédiées à l’exploration des endométrioses devront prévoir au moins 50% de leurs plages pour l’intervention des radiologues spécialistes de l’endométriose et inscrits dans la filière endométriose.
En 2023, la Commission spécialisée de l'organisation des soins (CSOS) de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA) a examiné les dossiers de demande d’autorisation d’exploitation d’IRM dédiées majoritairement à l’exploration de l’endométriose et a délivré plusieurs autorisations en Nouvelle-Aquitaine :