Simulation en santé, outil d’amélioration de la sécurité des soins

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Photo Simulation au bloc opératoire
Crédit : Fotolia

La simulation est une technique pédagogique qui confronte les apprenants à des situations proches du réel.
Employée dans le domaine de la santé, elle favorise l'apprentissage du travail en équipe, essentiel au développement d’une culture de sécurité partagée par tous les professionnels : médecine de ville, établissements de santé, établissements et services médicosociaux.

La simulation en santé consiste à reproduire artificiellement des situations de soins réalistes pour faciliter l’enseignement et la mémorisation des techniques diagnostiques et thérapeutiques.

Désormais considérée comme une méthode pédagogique incontournable, cette formation s’adresse à tous les étudiants et professionnels intervenants dans le domaine de la santé, dans leurs différents champs d’interventions (ambulatoire, hôpital, médico-social), mais aussi aux usagers (acteurs de leur sécurité).

La simulation en santé est utilisée dans le cadre de la formation initiale comme dans celui du développement professionnel continu (DPC).

La simulation en santé tient une place majeure dans la formation et comme levier d’action pour améliorer la culture du travail en équipe et faire progresser la sécurité. Elle a aussi sa place dans l’accompagnement des transformations des organisations de soins et l’éducation des patients.

Au niveau national

L’importance du développement de l’offre est rappelée dans de nombreux documents : Stratégie nationale de santé, Programme national pour la sécurité des soins (PNSP), Grande conférence de santé, Loi de modernisation de notre système de santé (LMSS), Instruction relative au déploiement de la simulation en santé…

Il s’agit de faire de la simulation en santé sous ses différentes formes une méthode prioritaire, en formation initiale et continue, pour faire progresser la culture sécurité et l’approche éthique et pour cela :

  • créer les conditions favorables à une coopération entre les différentes structures dans le but de fédérer les moyens et les compétences ;
  • identifier les priorités nationales et régionales en matière de qualité et de sécurité des soins ou la simulation constituerait un levier pertinent ;
  • permettre à l’ensemble des étudiants et professionnels de santé d’accéder à la simulation en santé.

Au niveau régional

L’ARS Nouvelle-Aquitaine a pour objectif d’accompagner le développement de la simulation en santé dans la région. Les orientations stratégiques donnent une priorité aux démarches qui concernent :

  • le développement de l’offre au cours de la formation initiale et continue des professionnels de santé et son accessibilité au plus grand nombre ;
  • le renforcement de la culture sécurité et de la qualité du travail en équipe interprofessionnelle ;
  • la sensibilisation des usagers à la sécurité de leur prise en charge ;
  • l’amélioration continue de la pertinence, de la qualité et de l’efficience des formations par simulation.

 

Les centres de formation disposent potentiellement de différentes techniques de simulation. Elles peuvent être associées dans les scénarii pédagogiques proposés aux apprenants.

La simulation "organique"

Elle s'appuie sur un organisme animal ou humain. Pour exemples :

  • apprentissage des sutures sur des pattes d'animaux ;
  • initiation à la relation patient-soignant auprès de malades fictifs, appelés « patients standardisés ».

La simulation "synthétique"

Elle utilise des mannequins plus ou moins sophistiqués tels que :

  • le simulateur de tâche pour s’initier à un geste technique (bras à perfuser, tronc pour massage cardiaque…) ;
  • le mannequin basse-fidélité qui simule un corps entier (nourrisson, enfant ou adulte) pour faciliter l’apprentissage de prises en charge plus globales ;
  • le mannequin haute-fidélité qu'on peut faire réagir de façon très réaliste en fonction du cas clinique et des gestes réalisés par les intervenants.

La simulation "numérique"

Elle est basée sur des produits informatiques plus ou moins sophistiqués. Pour exemples :

  • simulateurs de réalité virtuelle en 3D pour l’enseignement de gestes hautement spécialisés ;
  • jeux sérieux ("serious games") sur ordinateur qui permettent d’aborder, de façon ludique, des situations d’apprentissage du domaine professionnel ;
  • etc.

 

Recommandations professionnelles

La HAS édite, en association avec la Société française de simulation en santé (SoFraSimS), des guides de bonnes pratiques et d'évaluation des infrastructures de simulation (à retrouver dans "Documents à télécharger").

Ces exigences s’appliquent à tous les acteurs de formation par simulation en santé.

Possibilités d’accès à la formation par simulation

La formation par simulation en santé peut être organisée à différents niveaux :

  • en centre de simulation (universités, CHU, centres de formation paramédicale, centres d’enseignement des soins d’urgence…) ;
  • dans les établissements (formation in situ qui consiste à réaliser la séance dans l’environnement habituel des participants, ce qui en accentue le réalisme) ;
  • au cours d’ateliers de simulation (réalisés hors centre et hors établissement, lors d’un congrès par exemple ou d’actions de formation continue).

Certains organismes déploient des plateformes mobiles pour apporter la technique au plus près des acteurs de terrain.

Types de centres

La HAS identifie 3 types de centres de simulation.

  • Le centre de « type 1 » a une activité de formation par simulation réduite, qui peut n’intéresser qu’une seule profession ou discipline. Les matériels peuvent être de basse-fidélité et mutualisés avec d’autres structures, de même que les salles et les personnels employés. C’est le cas de la majorité des écoles de formation paramédicales.
  • Le centre de « type 2 » propose des prestations intermédiaires qui comprennent obligatoirement une offre de programmes multiprofessionnels et multidisciplinaires, des salles dédiées ainsi que des équipements haute-fidélité. L’exemple type est le centre d’enseignement des soins d’urgence (CESU), qui dépend du SAMU départemental.
  • Le centre de « type 3 » met en œuvre le plus grand éventail de programmes et de méthodes de simulation. Il s’adresse potentiellement à toutes les professions de santé et à toutes les spécialités. Il dispose obligatoirement de ressources humaines à temps plein et de salles dédiées, dotées d’équipements audio/vidéo fixes et de matériels haute-fidélité. Il doit mener des activités de recherche en simulation. Les centres universitaires doivent correspondre à ce niveau d’exigences.

Différents centres peuvent s’associer pour mettre en commun ou échanger des moyens techniques et humains au sein d’une « plateforme mutualisée de simulation ».

La mutualisation des compétences permet de développer l’offre : élargissement du périmètre de la formation, conduite de missions d’expertise ou de soutien, partage d’expériences, formations de formateurs, projets communs de recherche, etc.

Aller plus loin

Définition

La simulation en santé est définie par la Haute autorité de santé comme "l'utilisation d’un matériel, de la réalité virtuelle ou d’un patient dit standardisé pour reproduire des situations ou des environnements de soins, pour enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et permettre de répéter des processus, des concepts médicaux ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de professionnels".