Recrudescence des formes graves d'infections invasives à streptocoque A (IISG)

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Des signalements de cas, plus importants que les années précédentes, ont été relevés en Nouvelle-Aquitaine (3 cas chez des enfants dont 1 est décédé), en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes. Ces cas ont entraîné l'hospitalisation en réanimation d'au moins 8 enfants sans facteurs de risque identifiés, parmi lesquels 2 sont décédés, et de 3 adultes dont 1 est décédé.

A ce stade, les résultats provisoires des investigations menées par Santé Publique France en lien avec le Centre National de Référence (CNR) des streptocoques n’établissent aucun lien entre ces différents cas. Ces signalements ne sont probablement pas dus à l’émergence d’une souche plus virulente mais plutôt à une augmentation inhabituelle du nombre de cas, en lien avec des souches différentes.

Par ailleurs, le Royaume-Uni a également signalé une recrudescence de cas ces derniers jours avec la survenue d’au moins 6 décès chez des enfants.

En France, depuis 2003 et jusqu’en 2019, on observe une tendance à l’augmentation du nombre de IISGA, tous âges confondus. En 2020-2021 le nombre de ces infections a chuté d’environ 50% par rapport à 2019 (passant de 2 626 cas estimés à 1 595 en 2020). Cette chute du nombre de cas pourrait être mise en relation avec l’épidémie de COVID-19 et la mise en place des mesures barrières (confinement, port du masque…).

Les données de l'année 2022 demandent encore à être consolidées mais, on peut d'ores et déjà constater une augmentation de la proportion de souches pédiatriques et particulièrement une augmentation du nombre d’infections invasives pédiatriques par rapport aux années antérieures requérant des hospitalisations, y compris par rapport à la période pré-pandémique.

Le streptocoque du groupe A (SGA) également appelé Streptococcus pyogenes, est une bactérie qui peut causer des maladies bénignes accompagnées de légers symptômes, dont des maux de gorge (parfois appelée « angine streptococcique »), la scarlatine, l’impétigo ou d’autres infections cutanées qui guérissent en quelques jours avec un traitement antibiotique. 

Il peut toutefois entraîner complications plus graves, dites invasives lorsque le SGA est trouvé dans des endroits inhabituels du corps, normalement stériles, comme le sang, le liquide entourant le cerveau, la plèvre, les poumons ou les articulations. Ces infections graves peuvent être associées à un syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) qui entraîne la défaillance de multiples organes.

La contamination s’effectue par voie aérienne (éternuements, toux…) ou par contact (mains, salive) ou avec une personne porteuse du microbe.

Les mesures barrière (lavage régulier des mains, port du masque…) permettent de limiter le risque d’infection et doivent être observées par tous en cette période d’épidémies hivernales. 

Mesures de prévention pour les personnes malades :

  • Bien se laver les mains, surtout après avoir toussé ou éternué, avant de préparer et de consommer de la nourriture et avant de désinfecter une plaie et après une telle intervention;
  • Garder les plaies toujours propres et surveiller les signes d’infection : rougeur, œdème, écoulement et douleur. Voir le médecin immédiatement si une plaie semble infectée, surtout si elle est accompagnée de fièvre;
  • Rester à la maison au moins 48 heures après le début du traitement aux antibiotiques pour l’angine streptococcique ou l’impétigo.
  • Tant que vous êtes malade, évitez les contacts avec des personnes fragiles (nourrissons, personnes âgées, patients immunodéprimés) et portez un masque, notamment les 2-3 premiers jours. Utilisez des mouchoirs à usage unique et toussez dans votre coude.