Saturnisme infantile : évaluer, dépister, agir, prévenir

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Image saturnisme infantile

L’intoxication par le plomb chez l’enfant, appelée saturnisme infantile, a des conséquences graves sur le développement psychomoteur de l’enfant. Il est donc indispensable de le repérer et de le prendre en charge le plus tôt possible.

LE SATURNISME INFANTILE, C'EST QUOI ?

Les premiers symptômes du saturnisme peuvent passer inaperçus et sont non-spécifiques :

  • Fatigue,
  • Maux de tête,
  • Maux de ventre, perte d’appétit, constipation, nausées et vomissements,
  • Manque d’attention, nervosité, troubles du sommeil,
  • Pâleur en rapport avec une anémie.

Chez l’enfant, si l’intoxication se poursuit, des troubles plus graves apparaissent : des troubles du langage, de la motricité et/ou du comportement comme l’hyperactivité, des difficultés d’apprentissage, une baisse des performances scolaires, un ralentissement de la croissance.

Les expositions à une source de plomb des femmes enceintes, pendant leur enfance ou leur grossesse peuvent être à l’origine d’une contamination de l’enfant à naître.

Ce guide vous apporte une aide pour évaluer le risque d’exposition au plomb, réaliser le dépistage, savoir quoi faire face à un cas de saturnisme infantile, comment prévenir cette maladie, etc.

L’évaluation du risque d’exposition au plomb est indiquée sur le carnet de santé dès l’examen médical du 9ème mois de l’enfant.

Les principaux facteurs de risque :

  • Les activités professionnelles à risque des parents ou de l’entourage près des lieux de vie : ferraillage, brûlage des métaux, récupération et stockage de matériaux, ateliers artisanaux de poterie, d’émaillage et fabrication de vitraux…
  • La peinture au plomb : jusqu’en 1949, la céruse (hydroxycarbonate de plomb) était utilisée dans la fabrication des peintures. Ces peintures au plomb deviennent accessibles sous forme d’écailles (attention au comportement de PICA*) ou de poussières lors des chocs (travaux de rénovation, ponçage, décapage),
  • Le portage à la bouche d’objets et jouets contenant du plomb (plomb de pêche, de chasse, soldat en plomb...),
  • La fonte de plomb pour la chasse ou la pêche,
  • Les canalisations en plomb d’alimentation en eau,
  • L’utilisation, pour cuisiner ou stocker les aliments, d’ustensiles en céramique ou en étain de fabrication artisanale ou à usage normalement décoratif, de même que de récipients en cristal.

Pour évaluer ce risque, un questionnaire d’identification des facteurs environnementaux de risque d’exposition au plomb pour un enfant de moins de 6 ans est à votre disposition à la dernière page.

* Absorption habituelle de substances non alimentaires

En cas d’évaluation positive du risque de saturnisme infantile, seront prescrites :

  • une plombémie : le saturnisme est défini par une concentration de plomb dans le sang ≥ 50 μg/L *,
  • une numération formule sanguine,
  • une ferritinémie à la recherche d’anémie par carence martiale : 5 ml de sang dans un tube d’héparine de sodium.

Pour ces 3 examens, il n’est pas nécessaire d’être à jeun.

Depuis 2005, la plombémie et la consultation de dépistage pour les enfants de 0 à 18 ans et les femmes enceintes sont entièrement prises en charge par les Caisses Primaires d’Assurance Maladie.

* Le nouveau seuil de 50 μg/L est applicable depuis le 17 juin 2015 suivant les recommandations du Haut Conseil
de la Santé Publique (HCSP)

En cas de saturnisme, la conduite à tenir est la suivante :

  • Faire obligatoirement une déclaration à l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine (voir la procédure page 6). Une enquête environnementale à domicile et un dépistage de la fratrie seront réalisés.
  • Informer les parents des risques liés au saturnisme et délivrer les messages de prévention et les conseils hygiéno-diététiques en fonction des risques identifiés.
  • Réaliser un contrôle de la plombémie à 3 mois, puis tous les 3 à 6 mois selon l’évolution de la plombémie.

A partir d’un taux ≥ 250μg/L, un bilan devra être effectué au sein d’un service pédiatrique le mois suivant.

Si la plombémie est entre 25 et 50 μg/L, une surveillance de la plombémie est nécessaire car même à faible dose, le plomb est nocif surtout pour l’enfant.

Les principes de prise en charge médicale sont consultables dans le guide pratique du HCSP (page 20).

Pour toute prescription de plombémie chez un enfant de moins de 18 ans :

Image saturnisme DO
CERFA 12378 à télécharger en cliquant ici

Des gestes de prévention pour limiter l’exposition au plomb en cas d’environnement à risque :

Image prévention du saturnisme

Image questionnaire d'évaluation du saturnisme infantile

Retrouvez ce questionnaire dans la plaquette d'information destinée aux médecins ci-dessous.