Ces messages de rumeurs sur les réseaux sociaux autour de supposées « piqûres malveillantes », souvent alarmistes, suscitent l’inquiétude sans fondement médical avéré.
En réalité, aucune injection de substance toxique n’a été confirmée à ce jour en région Nouvelle-Aquitaine.
C’est pourquoi l’ARS, les forces de l’ordre, les autorités judiciaires et les professionnels de santé ont mis en place un dispositif clair et coordonné pour traiter ces situations avec sérieux, sans céder à la panique.
Dispositif de coordination
L’ARS Nouvelle-Aquitaine, en lien avec les autorités judiciaires et médicales, a mis en place un protocole régional pour mieux accompagner les victimes et éviter les fausses alertes. Ce protocole prévoit une prise en charge médicale, des prélèvements conservatoires, et une orientation vers les forces de l’ordre si nécessaire.
Que faire si vous pensez avoir été victime ?
- Appelez immédiatement le Centre Antipoison (CAP) de Bordeaux - 05 56 96 40 80
- Cela permet d’évaluer la nécessité d’un prélèvement (sang, urine ou cheveux). La décision relative à la nécessité de faire ce prélèvement revient aux membres du corps médical, qui analyseront chaque déclaration.
- En cas de symptômes compatibles avec une injection
- Rendez-vous rapidement dans un établissement de santé.
- Un prélèvement pourra être réalisé dans les 4 heures (sang) ou jusqu’à 96 heures (urine).
- Au-delà, un prélèvement de cheveux pourra être proposé.
- Déclarez les faits sur la plateforme officielle : www.masecurite.interieur.gouv.fr
Si vous vous rendez directement à la police ou à la gendarmerie :
- L’agent vous demandera si vous avez contacté le Centre Antipoison.
- Si ce n’est pas le cas, vous devrez le faire immédiatement sur place.
- En cas de suspicion d’injection, une enquête sera ouverte et des prélèvements pourront être requis.
Cas des mineurs
- La procédure est identique, avec l’accompagnement d’un adulte.
- Le médecin ou l’agent oriente vers le Centre Antipoison et la plateforme de déclaration.
Prise en charge médicale
La prise en charge comprend un examen clinique, la réalisation de prélèvements conservatoires, et la rédaction d’un certificat médical. Les prélèvements sont conservés 7 jours et peuvent être analysés sur réquisition judiciaire ou à la demande de la victime (à ses frais). En cas de suspicion de soumission chimique, un prélèvement de cheveux pourra être réalisé un mois après. Il est donc recommandé de ne pas couper ni traiter chimiquement ses cheveux.
Sérologies
Des sérologies VIH, VHB, VHC sont réalisées comme pour un accident d'exposition au sang (AES). Un traitement post-exposition (TPE) n’est pas systématique, sauf en cas d’amnésie ou de suspicion d’agression sexuelle.
Certificat médical initial
Un certificat médical est rédigé lors de la prise en charge. Il mentionne les éléments cliniques observés, les prélèvements réalisés et les traitements administrés. Ce document est remis à la victime et peut être utilisé pour un dépôt de plainte.
Lien avec les forces de l’ordre
En cas de suspicion de soumission chimique - c’est-à-dire lorsqu’une personne aurait reçu, à son insu, une substance agissant sur le système nerveux pour altérer son comportement, sa vigilance ou sa mémoire - le dépôt de plainte est fortement recommandé, plutôt qu’une simple main courante.
Si la victime décide de porter plainte, le médecin peut contacter directement le commissariat afin de faciliter et accélérer la réquisition judiciaire. Une enquête peut alors être ouverte, accompagnée d’une consultation médico-légale si nécessaire.
Par ailleurs, une évaluation du retentissement psychologique est prévue. La victime peut être orientée vers un Centre Médico-Psychologique (CMP) ou une Unité d’Accueil des Urgences Psychiatriques (UAUP) pour un accompagnement adapté.