
Le suicide n’est pas une fatalité, il peut être évité. L’information, la détection anticipée, le renforcement de l’offre de soin et la prise en charge des personnes à risque suicidaire constituent le socle d’une stratégie nationale ambitieuse.
La stratégie nationale de prévention du suicide
Cette stratégie qui se décline au plus près des personnes à risque suicidaire a pour objectif de :
- Maintenir le contact avec les personnes qui ont fait une tentative de suicide. Le dispositif VigilanS a prouvé son efficacité pour prévenir les récidives. Opérationnel dans 14 régions, il sera étendu à l’ensemble du territoire national d’ici la fin de l’année 2025
- Former les professionnels de santé et les citoyens volontaires au repérage, à l’évaluation et à l’intervention grâce à des contenus adaptés pour qu’ils deviennent des personnes ressources
- Déployer des actions ciblées pour lutter contre le risque de contagion suicidaire notamment pour les personnes exposées à un événement suicidaire. Des conseils proposés aux journalistes pour traiter médiatiquement le suicide peut non seulement limiter cette contagion, mais avoir un effet préventif. Le programme national Papageno permet ainsi de sensibiliser les étudiants en journalisme.
- Mise en service du numéro national de prévention du suicide le 3114 accessible 7J/7 et 24H/24
Une journée de sensibilisation des agents de l’État à la Cité administrative Bugeaud de Périgueux
Depuis 2012, le Centre hospitalier Vauclaire coordonne toutes les actions de prévention du suicide organisées en Dordogne et dans le Lot-et-Garonne. L’ ARS Nouvelle-Aquitaine, le Centre Hospitalier Vauclaire et le « Centre répondant 3114 » de Charles Perrens organisent le 7 février un événement autour de la prévention du suicide, dédié aux agents des services de l’Etat de la Cité administrative Bugeaud de Périgueux.
Les agents pourront s’informer sur les services proposés en Dordogne et se sensibiliser à la prévention du suicide grâce aux conseils de professionnels qu’ils pourront rencontrer sur des stands. Le bilan et l’impact des actions menées depuis 2012 sera aussi présenté.
- Les formations proposées par le GIPS Dordogne
« Apprendre à repérer, à alerter mais aussi savoir orienter, protéger et se protéger »
Les professionnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux bénéficient de formations gratuites, financées par l’ARS Nouvelle-Aquitaine et ses partenaires, proposées aussi à tout citoyen qui souhaite agir.
Le Groupement Interprofessionnel de Prévention du Suicide (GIPS) Dordogne qui compte 18 formateurs à la prévention du suicide a formé plus de 300 personnes en Dordogne. Les formations s’adressent aux personnes concernées par le mal-être des autres, susceptibles d’établir une relation avec eux mais aussi aux professionnels qui les prennent en charge : médecins généralistes ou psychiatres, psychologues, infirmiers, etc.
L’objectif est de repérer les personnes à risque, leur proposer des solutions adaptées à leurs problèmes et si nécessaire un accompagnement vers le soin.
Trois rôles, trois fonctions complémentaires :
- La sentinelle, qui est capable de repérer et d’orienter la personne ;
- L’évaluateur responsable de l’évaluation clinique du potentiel suicidaire de la personne, et qui va l’orienter vers le soin ou une autre solution adaptée à ses besoins ;
- L’intervenant de crise évalue cliniquement le potentiel suicidaire a aussi des connaissances spécifiques pour désamorcer une crise suicidaire, éviter un passage à l’acte et orienter la personne vers un accompagnement adapté.
- Des opérations « allez-vers » menées par les équipes mobiles
Les professionnels de santé des Centres hospitaliers autorisés en psychiatrie (Centre hospitalier de Périgueux, Centre hospitalier de Sarlat et Centre hospitalier Vauclaire) sont très investis dans les nouveaux projets. De nombreuses équipes mobiles, déployées dans le département, vont à la rencontre des personnes vulnérables les plus éloignés du soin.
L’ARS Nouvelle-Aquitaine a d’ailleurs financé trois projets en 2024 : renforcement de l’offre du centre de jour adolescent à Périgueux, déploiement d’une équipe mobile spécialisée enfants placés dans le Bergeracois, création de places d’accueil familial thérapeutique pour les 6-18 ans à Vauclaire.
Sensibiliser à la prévention du suicide et prévenir les risques en santé mentale, grande cause nationale 2025, sont des enjeux essentiels pour l’ensemble de la population.
Un Français sur cinq est concerné, et plus particulièrement les jeunes. Les actions mises en place contribuent à déstigmatiser et à encourager le repérage précoce pour prévenir le passage à l’acte suicidaire.

Le 3114 Numéro national de prévention du suicide
Financé dans le cadre du Ségur de la santé, grâce au 3114, les personnes suicidaires sont immédiatement prises en charge par des professionnels de santé. Son déploiement sur l’ensemble du territoire national est en cours.
Le 3114 a été ouvert en 2021. C’est un maillon essentiel pour maintenir le lien avec le système de soins des personnes en souffrance.
Des psychologues ou des infirmiers spécifiquement formés répondent 24H/24 et 7J/7 aux personnes ayant des pensées suicidaires, aux personnes inquiètes pour un proche, aux personnes endeuillées par un suicide ou encore aux professionnels de santé désirant en savoir plus ou ayant besoin d’un avis spécialisé.
En Nouvelle Aquitaine, deux centres répondants 3114 (Charles Perrens et Laborit) ont ouverts en octobre 2022. Ils se répartissent en journée les appels des Néo Aquitains. Les équipes de répondants travaillent avec l’ensemble des acteurs associatifs, sanitaires, médico sociaux et sociaux de Nouvelle-Aquitaine pour répondre le plus rapidement et le plus précisément possible aux situations des appelants. Les appels de nuit sont assurés par le centre répondant 24h/24h de Brest.
Entre le 1er octobre 2021 et le 31 août 2022, sur les 142 420 appels reçus,
12 % émanent de Néo Aquitains.
Les deux centres ont cumulé 11 251 appels depuis le 1er octobre 2021.