La tuberculose

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La tuberculose est une maladie contagieuse due à un bacille qui se transmet principalement par voie aérienne (micro gouttelettes lors de la toux ou des éternuements…). Elle se manifeste par la persistance de certains symptômes pulmonaires (toux, difficultés ou douleurs respiratoires, crachats…) ou généraux (fièvre persistante malgré les traitements, sueurs nocturnes, amaigrissement anormal…).

La tuberculose se développe particulièrement lentement dans l’organisme (ou au laboratoire), ce qui rend parfois difficiles, à la fois le diagnostic clinique, le dépistage et les analyses microbiologiques.

Retrouvez ci-dessous les réponses aux questions les plus fréquentes sur la tuberculose et le dépistage.

Une personne atteinte de la tuberculose (maladie déclarée) est contagieuse dans les 3 mois qui précèdent le diagnostic. C’est pourquoi, lors d’une campagne de dépistage, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande de dépister les personnes ayant été en contact rapproché et prolongé avec la personne malade (cas index) pendant les 3 mois précédents le diagnostic de cette personne.

Attention, ceci n’est pas valable pour les personnes atteintes d’une infection tuberculeuse latente (personnes porteuses du germe mais n’ayant pas déclaré la maladie donc non contagieuse – cf. ci-dessous).

On parle d’infection tuberculeuse latente (ITL) lorsqu’une personne est porteuse du germe de la tuberculose mais que la maladie ne s’est pas développée. Les personnes atteinte d’une ITL ne sont donc pas contagieuses mais doivent néanmoins recevoir un traitement (le risque de développer la maladie est de 10%).

On estime à environ 7% le taux attendu d’ITL dans la population française, il est donc normal de détecter des personnes porteuses d’ITL lors d’un dépistage. Plus on avance dans l’âge plus on a de risques d’avoir été en contact avec une personne atteinte de la tuberculose, ce taux est donc plus ou moins élevé en fonction de l’âge des personnes à dépister.

Avec une incidence de l’ordre de 5 000 nouveaux cas par ans pour une population de 68 millions d’habitants, la France se situe selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les pays de faible incidence de la tuberculose, signe que les actions menées permettent une maitrise de la maladie :

  • Dès qu’un cas de tuberculose est signalé, une enquête est mise en place pour permettre le dépistage de l’entourage proche,
  • Un dépistage ciblé de certains groupes de populations peut aussi être mis en place selon le contexte,
  • Depuis 2017, les enfants à risque sont vaccinés,
  • Les personnes atteintes d’infection tuberculeuse latente sont traitées pour éviter qu’elles développent un jour la maladie,
  • Les cas groupés de tuberculose sont systématiquement signalés et pris en charge pour limiter la propagation de la maladie.

Lorsque qu’une personne est diagnostiquée porteuse d’une tuberculose (maladie déclarée), un dépistage est organisé afin de repérer précocement d’éventuelles autres personnes de son entourage ayant pu être contaminées à son contact afin de leur proposer rapidement un traitement et éviter ainsi la propagation de la maladie (le traitement actuel de la tuberculose est très efficace).

Si une personne est identifiée malade de la tuberculose lors d’un dépistage, un nouveau dépistage est mis en place dans son entourage, et ainsi de suite jusqu'à ce qu’aucun nouveau cas ne soit dépisté.

A contrario, si une personne est identifiée porteuse d’une infection tuberculeuse latente (ITL – cf. ci-dessus), cette personne recevra un traitement adapté mais il n’est pas nécessaire d’organiser un nouveau dépistage (étant donné que la personne n’est pas contagieuse).

C’est le centre de lutte antituberculeuse (CLAT) de chaque département qui est en charge de l’organisation du dépistage autour d’une personne atteinte par la tuberculose, en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS) et les professionnels de santé concernés (médecin traitant, médecin scolaire, médecin de PMI, médecin du travail…). Le dépistage est gratuit.

La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire à signaler auprès de l’ARS. Plus d’informations en cliquant ici

Pour les enfants de moins de 5 ans, la mise en place du dépistage doit être très rapide, idéalement dans les deux semaines suivant le diagnostic du cas index. Le bilan nécessaire comporte :

  • un examen clinique
  • un test cutané
  • une radiographie pulmonaire

Au-delà de 5 ans et chez l’adulte 

Dans les deux semaines suivant le diagnostic du cas index : les sujets identifiés comme contacts du cas index doivent bénéficier  d’une consultation clinique avec radiographie pulmonaire pour la recherche de la tuberculose.

Il est ensuite  proposé de ne réaliser un test immunologique (test cutané ou sanguin), 8 à 12 semaines après le dernier contact. Si ces deux tests sont identiques au niveau de la fiabilité, le test cutané est souvent réalisé en première intention car il est plus facile à mettre en place sur un grand nombre de personnes. Si des personnes réagissent à ce test, un test sanguin est alors réalisé pour confirmer le diagnostic et, si le diagnostic est confirmé, une radiographie pulmonaire sera réalisée en complément.

Il faut noter que certaines personnes, du fait qu’elles ont été vaccinées contre la tuberculose auparavant, peuvent réagir au test cutané. Le test sanguin complémentaire permettra alors de distinguer une réaction due à l’expression de la maladie d’une réaction due aux effets de la vaccination.

La tuberculose est une maladie qui s’exprime lentement. Un délai de minimum 8 semaines (chez les enfants et adultes de plus de 5 ans) et de 12 semaines (chez les enfants de moins de 5 ans) après le dernier contact avec une personne malade est nécessaire afin de pouvoir dépister une contamination. Tout dépistage nécessite donc du temps pour être sûr de ne pas passer à côté d’une personne malade ou atteinte d’une infection tuberculeuse latente.

Pour déterminer si une personne ayant été en contact avec une personne contagieuse doit être dépistée, il faut tenir compte de plusieurs éléments :

  • la contagiosité de la tuberculose en question,
  • le type de contact avec la personne malade (durée, confinement),
  • le risque de développer la maladie après infection. 

Le risque de transmission est d’autant plus élevé que les contacts ont été étroits, rapprochés et répétés. Lorsque plusieurs cas successifs surviennent dans une collectivité telle qu’un lycée/école, le périmètre du dépistage est évalué en fonction de la proportion d’élèves infectés dans les différentes classes, de la contagiosité des cas diagnostiqués et de la proximité des personnes en contact avec les malades.

Des cas groupés sont des cas identiques de malades, peu nombreux, sur une même zone géographique et une même période de temps.

Une épidémie est une augmentation importante et rapide du nombre d'individus atteints d'une maladie transmissible. On utilise ce terme pour des maladies hautement contagieuses et qui se déclarent rapidement comme la rougeole.

En France, comme dans de nombreux autres pays européens, la tuberculose est une maladie qui est devenue rare en  population générale. De plus, nous savons maintenant que le vaccin BCG n’est efficace que chez environ 50% des individus.

Ainsi depuis 2007, la vaccination par le BCG n’est plus obligatoire en France. Elle reste cependant recommandée chez des personnes présentant une fragilité particulière où venant de pays ou la tuberculose est fréquente.